Out of Standard!! – France 4

Le label italien continue, lui, l’exploration des scènes françaises et italiennes avec une sérieuse avance pour les musiques de son pays (10e compilation, la France n’en est qu’à sa 4e, et l’Allemagne, présente à l’époque des éditions K7 semble avoir disparu!). ADN ne se veut pas exhaustif: il reste lié à certains styles musicaux, excluant de fait les approches trop jazz, trop musiques improvisées. A chaque fois, il y a association entre de propositions de musicien(ne)s ou groups déjà connu(e)s et d’autre moins présente(s), quoique cette perception diffère de part et d’autre des Alpes. Ainsi, quatre noms de musiciens peut-être à découvrir parmi les neuf propositions françaises, dont la dominante reste marquee par la sceau de la mélancolie, si l’on excepte la succulente mise en bouche de Look de Bouk (Le Marchand d’ail et d’oignons) et la non moins ludique intervention d’Ericka Irganon/Ptôse (The Lab (Or The Bats/Vaccine (First Shot)) . Les nouveaux venus, Benôit Proust, Bastien Pelenc (en fait partenaire de Thomas Barrière au sein d’Algecow), Sébastien Bouhana, Antoine Souchav’ (lequel semble étré révélé par son interprétation des pièces du Yellow Magic Orchestra au clavecin!), proposent tour à tour une melopée triste aux accents zoydiens avant d’évoluer vers d’autres courants post art-rock (Chiens maltraités), un travail sour le souffle dans une bouteille de plastique accompagné par le crissement d’un violon (À pieds joints), un long développement débutant avec des percussions frappée et surtout frottées sur lesquelles se greffent des sons grinçants et bourdonnants issus du sampling (Il Faudra), et enfin l’interprétation au clavecin (usant des registres les plus graves) d’une pièce d’Erik Baron, plus vivace et répétitive et se densifiant peu à peu en devenant hallucinante (Tantric Equation #3). On n’oubliera pas l’intervention assez curieuse sinon dejantée de Klimperei, divers effets s’ajoutant à son pianotage, ni les interrogations sur l’amour de Denis Frajerman, relayé par le lancinant hommage de David Fenech a l’amant d’Aphrodithe…

Pierre Durr (Revue&Corrigée)