Dominique Grimaud & Veronique Vilhet – Sur les bords
For this fifth album, we wanted to explore the sounds of distorted (sometimes shredded) guitars characteristic of the legendary Electro-Harmonix Big Muff pedals. This was combined with the pulsating drums, both heavy and melodic. Movements and resonances, storms and calms, all achieved without synthesizers or keyboards. As always, our sound was patiently refined by David Fenech, who handled the pre-mastering and plays guitar on one track. (Dominique Grimaud)
Dominique Grimaud und Véronique Vilhet waren nicht nur schon mit “Broken Saxophones” (2022) bei AD9, sondern mit “Îles” (2016 – nach Judith Schalanskys „Atlas der abgelegenen Inseln“) und “J’Aime Tout Ce Que Fait Le Ciel À N’Importe Quel Moment” (2020) auch schon bei InPolySons zu hören. Sie mit Percussion, er, gerade 75 geworden, mit Gitarren etc. Als Veteran von ‘Un Certain Rock (?) Français’ (→BA 4, 1986, Ar(t)chiv’, 2023) – mit Camizole, Video-Aventures und Peach Cobbler, mit dem ABC von Artman, Bastien, Berrocal, Chenevier, Comelade und Christophe Petchanatz. Nun erneut mit Sur les bords (AD9 019). Mit knurrigem oder stöhnendem Gitarrensound als massivem ‘Tao‘ fürs ‘Ohr‘, zu dunkel paukendem Tamtam, an die Kehle springenden Schreien und verzerrten Lauten von Vilhet. Das düstere, dräunende Pauken, verzerrter Noise und Loops beherrschen in ihrer Insistenz und Repetition die Sinne als militantes Powwow. Um einen zu überrollen wie die Lokomotive der Lumière-Brüder 1895 bei der Einfahrt im Gare de La Ciotat. Nostalgie? Mit Torfrauch auf der Zunge als Madeleine und als Trinkspruch – ‘Lang May‘ yer ‘Lum Reek‘ – auf was? Mit Rassel bei ‘Dans La Rue Du Faubourg Larue‘. Mit einschneidender Dissonanz auch bei ‘Yoda fait son yoga‘. Mit weichen Hawaii-Schwingungen contra garstigen Impulsen beim munteren ‘Great Greta‘. Perkussiv traktiert und mit melancholischem Riff an einer Épinette des Vosges, der Griffbrettzither aus den Vogesen, bei ‘Sur les bords‘. ‘Vagabunda‘ mit Grimaud’scher Tristesse, schrägen Klängen, rauschenden Störungen. Und zuletzt nochmal gedämpftem Tamtam-Tam, zartbitterer Gitarre, vokalen Einsprengseln und Singsang von Vilhet.
Rigobert Dittmann (Bad Alchemy 131)
Dominique Grimaud et Véronique Vilhet ne nous avaient pas préparés à être aussi borderline.
Quoique, nous n’avons jamais su à quoi nous en tenir, en terme de limites, avec eux, hormis une exacte mesure du temps, une sensibilité musicale à fleur de peau, le tout en une extrême sobriété.
Sur Les Bords est un choc sublime, la source d’un plaisir psycho-acoustique insaisissable qui vous fait pencher vers l’en dehors du monde. Cet album agit par la force de rythmiques simples, de sons de guitares distordus, de lignes soniques furtives, de voix sépulcrales (en tout cas, ce qui semble être des voix). L’ensemble agit et progresse par de courts titres, d’un peu plus de deux minutes à un peu moins de quatre minutes. Cela agit et progresse avec une sorte de pouvoir magique. Le mystère de cet enchantement s’explique en partie par l’utilisation de pédales d’effets Electro-Harmonix Big Muff. En partie seulement, la technique est ici au service d’une expression musicale très sensuelle. Nous pensons par moments entendre des synthétiseurs, alors qu’il n’y en a pas sur ce disque.
L’instrumentation est uniquement faite de guitares, d’épinette des Vosges, jouées par Dominique Grimaud, et de batterie, délicatement jouée par Véronique Vilhet. Le duo est accompagné sur un titre par David Fenech à la guitare. David Fenech a également contribué à restituer à merveille ces formes sonores évolutives en se chargeant du pré-mastering. Il est aussi l’auteur de la magnifique photo en couverture de la pochette de l’album.
Enregistré de 2020 à 2023, Sur Les Bords de Dominique Grimaud et Véronique Vilhet est publié sur ADN Records. Cet excellent label italien, fondé en 1980, est historiquement lié, entre autres, au mouvement Rock in Opposition et au festival Musiques de Traverses.
Eric Deshayes (Neospheres.org)
