Magic Ohm – The Sukajan

Jerome Genin, oltre a essere il titolare della Fractal Records, è noto come Diza Star o Magic Aum Gigi, nom de plume con cui ha partecipato ad Acid Mothers Temple nelle incarnazioni The Melting Paraiso UFO e The Pink Ladies Blues, in questo caso filiazione priva della presenza del guru Kawabata Makoto. Nella veste inedita di Magic Ohm debutta con il contemplativo “The Sukajan“, con Contes de l’extase ordinaire (ou le charme indiscret de l’intelligentsia chic en apesanteur pour la génèration sans future solaire) che occupa quasi l’intera prima facciata ed è un’affascinante suite in quattro cosmici movimenti, completamente elettronica, per un viaggio interstellare punteggiato di schiribizzi ed escrescenze spaziali, che qualche voce affiorante non umanizza e che riserva una variazione di J’ai mal aux dents dei Faust. La side è completata dai tre minuti non privi di connotazioni etno di The Sukajan (the invisible melting moon tattoo merging the drunken sun), sul retro The Cosmic Ladder (HDOH), anch’essa in quattro movimenti, si estende in un’ascendente, minimalista, improvvisazione ‘nella mistica dell’impermanenza dell’ohm‘ di venti minuti, la cui matrice è un campionamento da Hore, der du Wagst dei Popol Vuh.

7.5

Paolo Bertoni (Blow Up) Marzo 2025

 

Magic Ohm, au mème titre que Magic Aum Gigi* est le projet musical de Jérome Genin, boss du label Fractal. Il a certes une prédilection pour la culture japonaise, et le présent ouvrage n’y échappe pas. Son titre d’abord, The Sukajan, est une référence à un blouson typique et la carte de l’artchipel nippon figure au verso de la pochette (malgré l’inclusion, sur celle-ci, de nombreuses autres villes, New York, Kansas City, Seattle, Nottingham, Kiev, Milan, Munich). Et si Magic Aum Gigi a réalisé un premier opus dédié a une oeuvre emblématique de Lou Reed, notre créateur marque aussi un intérét fort prononcé pour la vague allemande des années 70: Starring Keiko parodiait la pochette de Starring Rosi d’Ash Ra Tempel, et faisait référence à Manuel Göttsching à travers l’intitulé de ses morceaux.
Dans le présent ouvrage, c’est particulièrement le cas de la “Bell-Side”, avec “The Cosmic Ladder (HDOH)“, une improvisation basée sur les boucles d’un titre, “Höre, Der Du Wagst“, issu de Brüder des Schattens, Söhne des Lichts de Popol Vuh,  tout en faisant référence, dans la 3e partie de l'”Attraction Side”, au fameux “J’ai mal aux dents” de Faust. Cette première face est toutefois plus énigmatique: une longue divagation onirique traversée d’effets de voix et inspirée par divers artistes, musiciens (Walter Wegmüller, Conrad Schnitzler, Cabaret Voltaire, Faust, Pharoah Sanders, Hildegard von Bingen), cinéastes (Werner Herzog, Rainer Werner Fassbinder, Pierre Clémenti, Luis Buñuel, Stanley Kubrick), écrivains (Charles Bukowski, voir l’intitulé de la première partie de cette face A, “Contes de l’extase ordinaire“).

* Magic Aum Gigi, MMMM My Metal Machine Music (Sparkling Spare Wheel 2004) et Starring Keiko (Fractal 2007)

Pierre Durr (Revue & Corrigée 144) Juin 2025

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